Login

Restitution européenne Doux réclame de la discrétion auprès des syndicats

Le groupe Doux, en redressement judiciaire, a réclamé dans un courriel auprès des syndicats la discrétion sur la question des subventions octroyées à la France pour l'exportation de poulets, que Bruxelles a récemment décidé de diviser par deux, selon le document dont l'Afp a obtenu copie.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Nous vous demandons de limiter la communication et de ne pas répondre aux questions concernant Doux : c'est un piège », indique le courriel signé Arnaud Marion, manager de transition, chargé de la mise en place du plan de continuation du groupe volailler. Le courriel, daté du 18 janvier, est adressé aux trois délégués centraux de Doux, Jean-Luc Guillart (CfdtT), Raymond Gouiffès (Cgt) et Nadine Hourmant (FO).

« C'est un problème de filière et pas d'entreprise », juge M. Marion, dans le courriel. « Merci de ne divulguer aucun chiffre en quoi que ce soit et de ne répondre à aucune question sur l'impact sur notre business plan. Ce n'est pas le problème, le problème c'est 5.000 emplois », écrit-il encore. « Ne laissez pas les journalistes attaquer votre entreprise ! A qui profite le crime », poursuit-il. « Nous sommes tous submergés pour le sujet des restitutions », admet-il en préambule.

Une question qui concerne toute la filière

« Je trouve ça un petit peu désolant », a réagi M. Gouiffès. « Les organisations syndicales et les élus du personnel peuvent quand même parler d'une manière ouverte et dire qu'il y a quand même une sacrée inquiétude au-delà du groupe Doux pour toute la filière avicole aujourd'hui ». « On n'est pas à la botte des patrons », a assuré de son côté M. Guillart. « Les syndicats ont une liberté d'expression », a-t-il ajouté, tout en reconnaissant que la question des restitutions européennes ne concerne pas uniquement le groupe Doux, mais toute la filière avicole.

« Ils nous disent de ne pas communiquer avec la presse et de faire très attention, sauf que lorsqu'on était en liquidation judiciaire et qu'il y avait des appels d'offres, on attendait les journaux du matin pour savoir qui allait racheter tel site », s'est par ailleurs souvenu avec ironie M. Guillart. « On nous dit de ne pas faire ça et eux ils l'ont fait au début ». Les volaillers Doux et Tilly-Sabco sont touchés de plein fouet par la récente décision de Bruxelles divisant par deux les subventions octroyées à la France pour l'exportation de poulets.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement